"Les vraies larmes, écrit Jean-Loup Charvet, donnent son temps de parole au silence." C'est quand nous pleurons vraiment que l'invisible soudain vient transir le visible, "s'écrit sur nos visages en s'incarnant", c'est-à-dire "en s'effaçant". L'icône d'un visage en larmes est aussi celle du Dieu voilé.
Testament d'un artiste lyrique, essai posthume - Jean-Loup Charvet est mort le 25 mai 1998, à l'âge de trente-sept ans -, L'Éloquence des larmes croise la peinture, la littérature et la musique de l'époque baroque, à la recherche de cet objet insaisissable qui coule en séchant, brûle en refroidissant, brille dans l'ombre. "Calligraphie de l'âme", les larmes sont aussi la plus belle métaphore du chant, de la musique à l'écoute du silence.
Haute-contre et historien de l'art, Jean-Loup Charvet (1961-1998) fut l'élève de James Bowman et de Louis Marin, boursier de l'Ecole française de Rome et pensionnaire à la Villa Médicis. Il a dirigé jusqu'à sa mort l'ensemble baroque "Les passions de l'âme", qui s'est souvent produit en France et à l'étranger.
Nota : version sans CD