Le coeur est au milieu de l'homme, posé, caché au centre de la poitrine.
Il offre aux Esprits une terrasse accueillante.
Il est pour notre vie un vase abyssal, un vase aux murs de chairs parcourues par un sang toujours renouvellé, qui s'emplit et se vide.
C'est là son usage.
Toute la psychologie chinoise se tient au coeur.
Ce qui nous apparaît en muscle est bien réellement entité spirituelle.
L'esprit a besoin de la chair pour s'incarner comme la chair a besoin de l'esprit pour s'illuminer. L'un n'est vivant que par l'autre, comme la Terre ne vit que par le Ciel, le Ciel n'étant que pour la Terre.
La structure de chair et la qualité d'esprit, tels que nous les reconnaissons dans notre humanité, nous font ce commandement : que l'homme ne sépare pas, ni dans la pratique de son existence individuelle, ni dans les représentations de la vie de l'espèce, ce que le ciel a uni.
Autour du coeur, le Texte dispose douze entités naissant les unes des autres ; c'est le tissu sans couture et indéchirable de la psychologie. Le puissant symbolisme, si réaliste, de la conception chinoise voit et saisit les mouvements de la vie, sans en arrêter le battementt. Heureux auteurs qui savent écrire. Ils ne détruisent ni ne fossilisent ce qu'ils ont observé et qu'ils nous montrent.
Cl. Larre (1919-2001)