Depuis 1985, grâce à l'obtention d'un titre protégé, le mot psychologue n'est plus un adjectif. Cette étape a confirmé l'existence d'une profession reconnue avec des fonctions définies, des responsabilités revendiquées et assumées. Vingt ans après, qu'en est-il ? Sortie du mystère qui l'entourait, la profession de psychologue se manifeste avec une demande sociale de plus en plus forte dans de multiples champs d'intervention. Il reste que le rôle effectif du psychologue demeure et doit être remis en question. C'est une obligation et c'est aussi un devoir. Les pratiques et leurs modalités d'application restent à construire, en ayant inlassablement à l'horizon la question du sujet, en se situant au-delà des tentatives objectivantes très actuelles, et des tentations de réduire la clinique, celle du psychologue, à des schémas préconstruits qui perdent de leur pertinence et de leur tranchant. Il y a une évolution certaine dans la manière, pour les psychologues, avec les usagers ou les patients, d'assumer leur profession, évolution parsemée d'écueils et d'ambiguïtés, mais démontrant aussi vitalité et compétence avec comme ambition une éthique clinique affirmée. Issues du XXIe Forum professionnel des psychologues, les présentes contributions témoignent que les pratiques dans leur richesse et leur diversité peuvent se croiser, se parler, et que les psychologues peuvent s'exprimer sans couleur partisane, mais avec force et conviction. Si les besoins en intervention psychologique ne sont plus à démontrer, reste que
l'accueil, l'écoute et l'accompagnement sont à approfondir et à interroger. Les pratiques du psychologue demeurent celles d'une "autre scène", mais plus que jamais confrontées au social, donc sans cesse à réinventer. P. C.