Si la modernisation des entreprises publiques a été présentée
comme une condition de survie dans le contexte européen
d'ouverture à la concurrence, elle met aussi en question les
finalités et "l'esprit" même du service public. Certains y
trouvent une source de mobilisation ; d'autres, parce qu'ils ont
longtemps incarné cet esprit de service et se trouvent
aujourd'hui relégués aux marges du jeu, observent ces
changements de manière plus circonspecte, voire inquiète. Ce
sont ces "perdants de la modernisation" qui ont ici la parole.
Sans en rester au registre de la plainte, ces hommes et ces
femmes pointent les contradictions de notre société et de nos
entreprises hypermodernes : promotion d'une conception de
l'efficacité aboutissant à la mise en question de l'idée même de
service public ; rationalisation aveugle aux réalités des métiers
; promotion de l'individu au détriment de certains sujets et des
collectifs porteurs de solidarité et d'innovation ; promotion
d'un mouvement critique imperméable à la critique... dont elle
aurait pourtant grand besoin. Un regard sans concession sur
l'évolution du travail dans un secteur clé de la vie économique.
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