Né au début du XIXe siècle, l'abbé Jacques-Paul Migne répond à l'appel de Lamennais et des journalistes du journal L'Avenir comme Lacordaire et Montalembert, qui dénoncent l'insuffisance de la culture du clergé séculier de leur époque. Sans formation universitaire, Migne découvre avec frénésie le monde de la patristique - les écrivains de l'Antiquité chrétienne - et toutes les branches de la science catholique. Il devient surtout un boulimique de l'édition, parfois au mépris des règles et des règlements législatifs : devenant l'homme d'une seule idée, d'un unique projet, il se jette à corps perdu dans ce qui deviendra une aventure exceptionnelle, peu imitable. Dès 1833, il n'a qu'une idée en tête : proposer au plus grand nombre des clercs et à des prix imbattables une bibliothèque universelle, " du bon, à bon marché ". Il reste pour l'histoire l'éditeur d'une immense patrologie.